23.02.2012 10:10
Il y a tout juste quelques jours, l'Office fédéral des routes (OFROU) a publié un communiqué relatant les premiers résultats de la phase de test du système appelé Contrôle de vitesse par tronçon (CVT), installé sur deux segments autoroutiers suisses depuis l'année passée. Les résultats des tests confirment les tendances déjà observées dans les autres pays européens dotés d'une technologie similaire : il s'agit d'un système efficace, qui réduit le nombre d'infractions et contribue ainsi à la sécurité sur les routes.
Contrôle de vitesse par tronçon : de quoi s'agit-il ?
Le contrôle de vitesse par tronçon (CVT) est un système moderne de mesure de la vitesse moyenne d'un véhicule sur un segment routier donné. Le système n'enregistre pas la vitesse ponctuelle du véhicule, à savoir une vitesse unique, mesurée à l'instant du passage devant un radar, mais une vitesse moyenne, calculée en fonction du temps de parcours de la distance entre deux points. Le véhicule en circulation sur le tronçon concerné est repéré, et sa plaque d'immatriculation enregistrée par une prise de vue : une première fois, au moment exact où celui-ci « rentre » dans le segment de contrôle, et une deuxième fois au moment où il en « sort ». Si la vitesse moyenne calculée dépasse les limites imposées, le véhicule est en état d'infraction. Dans ce cas seulement, les données du véhicule sont sauvegardées.
Déjà appliqué dans d'autres pays européens, ce système de contrôle de la vitesse a été réalisé dans notre pays selon une technologie novatrice : la vitesse moyenne est en effet désormais calculée immédiatement, en une fraction de seconde. Les premières installations ont été mises en place dans le canton de Bâle-Campagne puis dans le canton de Vaud, en mai 2011, pour une phase expérimentale.
Les avantages du contrôle de vitesse par tronçon
Le contrôle de vitesse par tronçon est un système entièrement automatique, qui ne nécessite donc pas d'intervention humaine pour son fonctionnement. Permettant de mesurer la vitesse moyenne sur un tronçon de plusieurs kilomètres, il est une alternative efficace à la prolifération des points de contrôle de la vitesse sur les segments autoroutiers les plus sujets aux accidents.
La technologie employée est, en outre, en mesure non seulement d'enregistrer le passage de plusieurs véhicules à la fois, mais également d'identifier la typologie du véhicule qui traverse le tronçon de contrôle, pour une détermination de la vitesse tolérée selon le type de véhicule.
Ce système présente enfin des avantages certains pour les usagers de la route : calculant la vitesse moyenne du véhicule, il permet de diminuer le nombre de contraventions pour des petits écarts temporaires (tels que l'accélération lors d'un dépassement de véhicule), tout en empêchant que les automobilistes respectent les limitations exclusivement à l'approche du point de contrôle. Qui n'a pas au moins une fois brusquement freiné en apercevant un radar alors qu'il se trouvait au-dessus de la limite de vitesse en vigueur ? Le nouveau système de contrôle par tronçon permet d'empêcher ce phénomène, qui non seulement entrave la fluidité de la circulation (causant le phénomène bien connu du « trafic en accordéon ») mais constitue également une source potentielle d'accidents.
Le CVT en Suisse : premiers résultats
Le CVT a déjà pu démontrer son efficacité dans les pays où il est en fonction, notamment l'Autriche et l'Italie : une diminution des excès de vitesse et du nombre d'accidents mortels a été relevée dans tous les pays concernés. La Suisse ne fait pas exception en ce qui concerne la réduction du nombre d'infractions par excès de vitesse : les dépassements des limites de vitesse observés sur les segments où le système CVT est employé ont globalement baissé, atteignant des pics de 60% de réduction en fonction du tronçon concerné, du pourcentage de dépassement des limites et de la catégorie du véhicule, les voitures de tourisme étant les plus respectueuses des limitations. L'OFROU décrit le taux d'accidents comme étant également en baisse, bien que des statistiques sur le long terme soient indispensables pour que l'on puisse formuler des conclusions valables à ce sujet.
La technologie du système du CVT se confirme donc comme un moyen efficace de contrôle et d'amélioration de la sécurité routière. L'Office fédéral des routes souligne toutefois que l'introduction de nouvelles installations de contrôle de vitesse par tronçon n'a pas encore été programmée. Si les installations déjà présentes restent en fonction, la mise en place du système à d'autres endroits stratégiques sur le réseau autoroutier et routier suisse fera l'objet d'une décision en cours d'année. Il s'agit en effet d'attendre l'analyse des résultats des tests sur les contraintes techniques liées aux emplacements où le système pourrait être installé.
Pour plus de renseignements au sujet du contrôle de la vitesse par tronçon, vous pouvez consulter le site web de l'Office fédéral des routes.
Excès de vitesse et couverture d'assurance
Peu importe le système de contrôle qui l'enregistre : un dépassement important de la limitation de vitesse constitue une faute grave au sens de la Loi sur la circulation routière. C'est une circonstance qui autorise votre assureur auto, à réduire, voire refuser l'indemnisation prévue en cas de sinistre dans le contrat d'assurance. Imaginez les lourdes conséquences financières d'une telle situation, par exemple si un tiers est blessé et rendu invalide suite à l'accident ! Il est possible, moyennant une prime plus élevée, d'inclure dans sa police d'assurance une « renonciation au recours » en cas de faute grave : à l'exception de quelques cas (notamment la conduite en état d'ébriété ou sous l'influence de drogues ou de médicaments), l'assureur vous indemnisera même en cas de faute grave de votre part. Si cette couverture supplémentaire est fort utile et donc à recommander, elle ne remplace en aucun cas le devoir de prudence du conducteur ! Pour d'autres renseignements au sujet de la notion de faute grave et des différentes couvertures d'assurance auto, consultez les informations sur notre site !
Source : assurances-auto.ch, février 2012
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